Dans l’Aveyron, le préfet autorise l’abattage des chiens errants et ulcère les associations

Dans cinq communes de l’Aveyron, un décret autorise l’abattage de chiens « errants, divagants et malfaisants » pendant un mois.

Photo d’illustration d’un troupeau de brebis dans l’Aveyron. Pour protéger les troupeaux, la préfecture a autorisé l’abbattage des chiens errants pendant un mois.
CHARLY TRIBALLEAU / AFP Photo d’illustration d’un troupeau de brebis dans l’Aveyron. Pour protéger les troupeaux, la préfecture a autorisé l’abbattage des chiens errants pendant un mois.

ANIMAUX - Des tirs dans la nuit, pour tuer les chiens « errants ». Dans l’Aveyron, un décret publié par le préfet au début du mois d’avril fait débat. Il s’agit d’un cas rarissime en France : ce texte autorise, pour une durée d’un mois, l’abattage des chiens « errants, divagants et malfaisants » dans cinq communes du département.

Face à la colère des agriculteurs, Marc Fesneau annonce la simplification du protocole des tirs contre les loups

Ces tirs doivent être effectués entre 20 heures et 8 heures, entre le 10 avril et le 10 mai. « Seuls les agents de l’OFB ainsi que les lieutenants de louveterie y sont autorisés (...). Ils pourront être accompagnés par des tierces personnes dont le rôle sera limité à l’accompagnement et à la reconnaissance du terrain », souligne la préfecture.

Mais pourquoi une telle opération ? La réponse se cache dans ces quelques lignes rédigées par la préfecture : l’abattage concerne les chiens « en état de divagation, identifiés comme ayant causé des dommages aux troupeaux, ou susceptibles d’en causer et dont la capture s’avère impossible ». L’arrêté s’appuie en effet sur les attaques subies par plusieurs troupeaux ces derniers mois, notamment des troupeaux d’ovin. Constatés par les agents de l’OFB certains dommages pourraient aussi avoir été causés par le loup.

One Voice, association engagée pour le bien-être animal a annoncé attaquer en justice l’arrêté du préfet, puis lancé dans la foulée une pétition contre les tirs de loups. « L’État choisit la solution habituelle : tuer, tuer et encore tuer ! Et quand les loups ne sont pas visés, c’est au tour des chiens », déplore Cléa Capelli, porte-parole de l’association One Voice. « Plutôt que d’accompagner les éleveurs en les formant à la mise en œuvre des mesures de protection, et de les subventionner pour les aider à encadrer vaches et chevaux, le gouvernement ne cache plus sa position anti-loups/pro-élevage », poursuit-elle.

« On marche sur la tête. Tout mon soutien à One Voice », a réagi Caroline Roose, eurodéputée EELV engagée pour la défense des animaux.

Pas moins de 81 000 personnes ont signé la pétition à ce jour. L’initiative est également soutenue par l’association Stéphane Lamart qui rappelle que « les animaux ne sont pas naturellement agressifs et leur comportement résulte souvent de la négligence humaine. Ces chiens, probablement abandonnés ou égarés, luttent simplement pour survivre ! ».

Au total, depuis le 1er janvier, l’OFB a constaté sept attaques sur des troupeaux d’ovins dans six exploitations différentes du département, rapporte France 3. Mais il est difficile de savoir si ce type d’attaque a été menée par un chien ou un loup, ce qui a plusieurs fois conduit à des constats de « loup non écarté » (LNE).

À voir également sur Le HuffPost :

  

À Londres, deux chevaux de l’armée britannique en cavale en plein centre-ville font au moins quatre blessés

Les poules aussi ont des émotions qui les font rougir